Chante la Louve !

Chante la Louve !

UN LAMPADAIRE, UNE FEMME, UN HOMME

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Ce soir elle est devant sa fenêtre. La nuit est tombée sur la ville mais les lampadaires éclairent les rues.

 

Il y a un peu de brouillard, c'est joli mais cela entraîne son esprit vers ses brumes intérieures.

 

Elle est seule, elle est belle, elle le sait.

Mais la solitude est là.

Trop belle …. c'est ce que les hommes lui disent, ils en ont peur de cette beauté qui n'est pas que physique !

Trop parfaite, trop intelligente, trop brillante, trop lumineuse...

 

Elle regarde la lumière qui tombe des lampadaires et se souvient de l'instant précis où elle a été très attirée par cet homme au regard bleu si profond qu'elle s'y est noyée, noyée de peur. Peur de lui plaire, peur de lui déplaire. Et s' il avait des sentiments pour elle ? Au secours, se disait-elle, je dois me défaire de cette attirance !

 

Elle en a parlé à des amis qui lui ont demandé d'expliquer cette peur, mais elle en été incapable !!

Elle a juste pu évoquer une nausée, des palpitations trop violentes au niveau de sa poitrine, juste au milieu de ses seins, et puis surtout, cette incapacité à demeurer dans la même pièce que lui.

 

Il n'en sait rien, jamais elle ne lui aurait avoué sa passion, par peur d'être rejettée ou ridicule.

 

Car rejettée elle l'a toujours été, trop belle, trop intelligente, trop puissante.... ou bien, des hommes, indélicats, irrespecteux, lui ont fait comprendre d'un peu trop près qu'elle était « consommable », elle s'est enfuit alors bien loin d'eux grâce à à sa puissance féminine complètement intégrée. Une louve, oui, elle se sentait louve dans ces moments-là et ses crocs, l'ont sauvée.

 

Il vient de l'appeler, elle n'a pas décroché car elle était dans la salle de bain et n'a pas entendu la sonnerie du téléphone portable posé sur le guéridon.

 

Elle vient d'écouter le message. « C'est moi, pourrions-nous nous voir ?J'ai un cadeau pour toi, pour ton anniversaire, j'ai vu sur Facebook que c'était aujourd'hui, rappelle-moi ! »

 

Ton désinvolte ! Il a l'air d'avoir vraiment envie de la voir cependant.... Elle hésite, contemple le brouillard. Et voici qu'il apparaît sous le lampadaire. Elle recule dans un mouvement de surprise, son cœur bât si vite qu'elle se tient au dossier de la chaise près d'elle. Ainsi connaît-il son adresse !!

 

Elle se calme, risque un œil à la fenêtre, il attend, un cadeau enveloppé dans un joli papier à la main. Il ne bouge pas.

 

Alors elle ouvre la fenêtre et lui dit de monter, mais elle est paralysée par ses émotions et met un temps qui lui semble infini à ouvrir la porte d'entrée. Et ça y est, il est là ! Il sourit un peu maladroitement devant la figure déconfite de cette femme qu'il ne connait pas vraiment, à laquelle il n'a que très vaguement parlé et qui l'intimide sacrément.

 

Mais ce soir, il s'est décidé, il a osé, il en tremble intérieurement, mais il est là devant elle.

 

Il se souvient qu'il a un cadeau pour elle, et le lui tend. Fébrilement elle le prend, ouvre et quelle surprise ! Un livre consacré aux lampes à huiles antiques !! Mais comment a-t'il su ?

 

Elle a envie de lui sauter au cou pour le remercier, mais bredouille un « Tu savais ? ».

 

Il sourit et lui dit :

 

-  Je ne voudrais pas te déranger, je vais rentrer chez moi. 

 

  • Non, reste, je suis seule ce soir, c'est un peu triste, une soirée d'anniversaire seule, tu ne trouves-pas ?

  • Avec plasir !

 

Leur histoire a commencé ainsi, ils ont vaincu chacun la peur que leur inspirait l'autre, le miroir, l'inconnu, le risque d'être heureux. Oui, cette peur du bonheur est tellement répandue que bien des personnes préfèrent se contenter d'une relation bancale, ou rester seules, car le bonheur, n'est-ce-pas, cela peut passer.

 

Et s'il pouvait durer ? Et si deux personnes pouvaient avancer, évoluer ensemble, se donner les chances de se révéler dans la beauté et la lumière de l'amour nu, aucun mensonge, être soi seulement mais ÊTRE !

 

A tous ceux qui sautent le pas, à tous ceux qui sont vrais dans l'amour qu'ils se portent, à l'espoir d'un monde de respect entre homme et femme, femme et homme, femme et femme, homme et homme.

 

Aux arbres qui ce soir m'ont inspiré ceci !!

 Colette-Sidhana

12/10/2017



12/10/2017
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