Chante la Louve !

Chante la Louve !

PLEINE LUNE SUR LA COLLINE

Pleine Lune sur la colline

 

 

En ce soir de Pleine Lune, elles se sont rassemblées au sommet de la colline face à l'Océan. Il y a là, édifié par un peuple inconnu d'elles, un tumulus aux pierres ornées de bas-reliefs en forme de sein et des spirales sont gravées dans les pierres. Il y a aussi un collier de perles gravé sous les seins.

 

Elles ont les bras chargés de fleurs pour certaines, une autre porte une cruche remplie de l'eau de différentes sources recueillies au cours de ses périples. Elle a chez elle une grande bonbonne en terre cuite dans laquelle elle les déverse afin qu'elles se mélangent avant que de servir en rituel.

 

Une autre porte un grand bâton orné de rubans de couleurs et sculpté d'une tête de sanglier, quelques pierres sont insérées sur le côté qui se présente à celui qui regarde la porteuse du bâton, celle-ci mènera la cérémonie.

 

Une autre apporte un panier rempli de pommes et de galettes rondes et dorées. Elle est accompagnée de sa fille qui amène une bonbonne de terre remplie d'hydromel.

 

Un mandala tracé avec des petites pierres va recevoir les fleurs en hommage à la Terre-Mère si prodigue de bienfaits.

 

Juste à côté se trouve une vasque large et ronde taillée dans un bloc de pierre qui se trouvait là et qui à un moment précis de la cérémonie qui s'annonce, va refléter l'astre nocturne, point d'orgue du rituel.

 

Quand tout est en place, elles se dévêtent pour les lustrations et rejoignent l'Océan. La nuit est tombée, la Lune s'est levée avec son cortège d'étoiles qui dansent dans le ciel.

 

Joyeusement, elles se lavent, lavent leurs pensées, leurs paroles et leur cœur.

 

Au loin on entend des dauphins qui viennent à la surface prendre leur souffle et plongent dans les profondeurs marines ou des ondines et des ondins les attendent.

 

Revenues sur la colline, elles allument une torche qu'elles placent au centre du mandala et chantent en cœur pour la Terre, pour la vie, pour le cycle des saisons, pour ceux qui souffrent et ont besoin de réconfort.

 

Puis elles versent l'eau des multiples sources dans la vasque.

 

Au village, certains hommes se sont rassemblés dans la maison du Guide spirituel de la communauté des hommes, époux de celle qui est la Guide de la spiritualité pour les femmes. Ensemble, ils œuvrent chaque jour au maintien de l'harmonie entre les puissances masculines et féminines intérieures et extérieures. Nul ne saurait prendre une décision sans les concerter tous deux, il en va de la vie de la communauté qui se veut pacifique et respectueuse de la vie.

 

La cérémonie des femmes suit son cours, elles sont entrées dans le tumulus, suivant le long couloir avant de se rendre dans la salle finale. Elles sont entrées sans lumière, se laissant guider par leurs mains sur les parois rocheuse établissant ainsi un contact magique avec les pierres et le sol qu'elles foulent pieds nus.

 

Un peu serrées les uns contre les autres, elles chantent à nouveau mais ce ne sont qu'onomatopées accompagnées par trois lyres et trois tambours. Le son résonne dans le tumulus et s'éveillent les forces de la nuit, les forces telluriques et célestes qui répondent à leur appel.

 

Bientôt, au centre des cercles concentriques qu'elles ont formés, trois précisément, une lumière scintille, une présence s'est révélée à leurs yeux. Ceridwen se tient au centre des cercles. Elle les regarde l'une après l'autre et délivre un message à chacune. Certaines pleurent d'émotions, d'autres baissent la tête, d'autres encore sourient du fond du cœur, nulle ne peut rester indifférente au message de Ceridwen !

 

En remerciement, les femmes lui offrent de l'hydromel qu'elles sont amenée dans une corne de grande ampleur. Bien sûr Ceridwen ne la boit pas, mais elle en accueille l'énergie tout comme celle des pommes et des galettes, puis disparaît comme elle est venue. Les femmes se partagent le breuvage des abeilles et des Dieux et les fruits de la Terre et de l’œuvre des Hommes.

 

Peu après, elles se lèvent doucement et empruntent à nouveau le long couloir bordé de plusieurs chambres, elles vont vers la sortie renaître à un nouveau jour, un nouveau cycle.

 

Elles se positionnent autour de la vasque, attendant l'instant qui verra s'y refléter la Lune. Elles sont en silence, imprimant les messages de Ceridwen en leurs cellules et laissant la magie de l'instant opérer. On peut voir circuler entre elle un cordon de lumière qui les unit les unes aux autres et passe de cœur à cœur.

 

Une chouette hulule quelque part tandis que se font entendre des bruissements dans les herbes.

 

Il est là !

 

Il est là Cernunnos qui les regarde et veille sur elles.

 

Sentant sa présence, mais sans tenter de le voir pour ne pas manquer le reflet de la Lune dans la vasque, elles entonnent un chant en son honneur. Un chant vigoureux, joyeux, sensuel et profond qui monte dans la nuit et semble occuper tout le ciel.

 

En réponse, Cernunnos étend son souffle sur elles qui les caresse et fait frissonner leurs corps nus, bénédiction de la nature sauvage.

 

Et voilà, l'instant ! La Lune est là qui brille dans la vasque, pleine et ronde et qui vient dynamiser l'eau qu'elles vont boire dès que l'astre aura repris sa course.

 

Un silence magique s'installe, elles font un vœu au cœur de leur cœur pour la Terre, un autre pour le Multivers, d'autres encore pour des personnes ou des situations et enfin, un vœu pour elles-mêmes.

 

Et s'en vont boire avec leurs petites cornes à boire l'eau de la vasque chargée de tout cela. L'eau coule dans leur gorge, inondant de son rayonnement toutes leurs cellules.

 

Elles en donnent à la Terre-Mère et vont en disperser ensuite dans l'Oceéan afin que Manannan Mac Lir et de fait tous les peuples de l'Autre-Monde en perçoivent l'essence et entendent leurs vœux.

 

La cérémonie s'achève dans un chant de joie, des rires et des danses qui les ramènent, après s'être revêtues, au centre du village ou les hommes les attendent pour achever la célébration en un banquet joyeux durant lequel les Bardes vont conter au son des lyres et des tambours les légendes anciennes et les Vates fournir les breuvages dont ils ont le secret.

 

Lorsque l'Aube se lève, chacun rentre chez soi, un peu différent....

 

Un nouveau cycle vient de commencer !

 

Nous sommes en 2050, le Monde est en paix et la prospérité est là pour ces hommes et ces femmes qui tout autour de la Planète ont enfin compris que l'important c'est d'aimer.

 

Colette-Sidhana

21/08/2018



25/08/2018
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