Chante la Louve !

Chante la Louve !

UNE NUIT SUR LA LANDE

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La Lune danse dans les arbres tandis que nous gravissons la colline . Nous nous rendons en une clairière de roche et de bruyère comme il en existe tant en Brocéliande.

 

La roche rouge apparaît par endroit comme l'épine dorsale d'un dragon qui se reposerait là au milieu des bryères encore fleuries de cette fin d'Août tandis que les ajoncs laissent entrevoir pour plus tard une belle floraison jaune.

 

Nous sommes venus de tous les horizons, nous avons pour certains marché une lunaison complète, pour d'autres un peu moins ou un peu plus et pour d'autres encore quelques minutes ou heures.

 

Mais nous avons tous cheminé en nos cœurs etnos coprs pour arriver jusqu'à ce soir. Et c'est dans la nudité de nos corps et de nos âmes que nous nous présentons les uns aux autres.

 

Oui, il nous aura fallu nous libérer de nos orgueils, de nos morgues, de nos peurs qui les précèdent, de nos blessures, de nos désirs de revanche ou de vengeance, de nos abdictions aussi !

 

Il nous aura fallu regarder ce que nous appelions échecs comme des enseignements mis à notre disposition par nos Âmes et nos Guides.

 

Il nous aura surtout fallu apprendre à nous aimer de tout notre Être malgré tout ce qui nous dérange encore et accepter que ce soit encore présent quelque temps.

 

Il nous aura suffit d'un désir plus grand que tout, celui d'être Vivants dans le cœur du Monde, celui de reconnaître en nous un enfant de la terre et d'avoir envie, par nos attitudes, nos pensées, nos paroles, d'être dignes d'Elle qui ne juge pas mais espère tant de ses enfants qu'elle chérit.

 

Nous avons gravi la colline et nous voilà, les tambours, bâtons de percussion, rhombe et flûtes en os ou en bois prêts à honorer notre Mère-Terre, Gaïa-Urantia.

 

Un homme frappe la peau de son tambour qui résonne dans le silence de la lande et fait frémir les hautes herbes jaune paille. Un autre homme l'accompagne, puis une femme, et une autre et un autre et bientôt l'on entend vrombrir la rhombe et jouer les flûtes tandis que les bâtons de percussions apportent une note claire à l'ensemble des percussions.

 

Tous ensemble, femmes et hommes, cheminants de la paix, nous sommes unis dans le même désir de rendre hommage à celle qui chaque jour pourvoit à nos besoins et qui chaque nuit nous berce tendrement.

 

Et montent les chants vers le ciel nocturne. Une chouette nous réponds au loin. Au bas de la collinne des loups s'assemblent et nous contemplent de leurs yeux jaunes et perçants. Ils se joignent à nous au travers de leurs hurlements et puis disparaissent comme ils étaient venus, sans un bruit.

 

C'est alors qu'il apparaît le Grand Cornu ! Il s'avance droit, majestueux, sensuel. Il a en main une flûte en os de cerf dont il joue tout en venant à notre rencontre. Il porte à la ceinture une grosse bourse de cuir finement ouvragée.

 

Nous nous sommes arrêté de jouer à son approche, médusés par son apparition, mais Cernunnos nous fait signe de l'accompagner en toute simplicité.

 

Des larmes coulent sur nos joues tandis que trois dragons, ailes déployés tournoient dans le ciel formant un triskell en mouvement dont l'énergie nous transporte.

 

La Terre vibre sous nos pieds et prend une couleur améthyste. Nous pouvons entendre son cœur battre dans les nôtres et les instruments et les voix s'élèvent plus haut, plus fort.

 

Vivants, nous sommes le Vivant et le célébrons !

 

La nature toute entière semble frémir de plaisir et la Lune poursuit sa course en légèreté.

 

Cernunnos ne dit rien, il se contente d'être avec nous et lorsqu'il s'assoit en silence, son torque dans une main et un serpent à tête de bélier dans l'autre, après avoir rangé sa flûte dans l'étui de cuir rouge, nous nous asseyons devant lui.

 

Son souffle chaud nous parcourt, ses yeux nous transpercent en se posant dans les nôtres.

 

Et puis Cernunnos ferme les yeux et sa voix s'élève dans la nuit. Il fait trembler les pierres, les bruyères et les pins. Il fait vibrer la Terre.

 

Et voici que Gaïa s'avance vers nous sortant de la terre sous la forme d'une femme d'âge mûr, belle et ronde, douce et puissante.

 

Son corps ondule au chant de Cernunnos. Elle passe entre nous qui

nous sommes levés à son apparition.

 

De ses douces mains, elle nous touche doucement, comme un frôlement léger mais pénétrant. Alors dans nos poitrines, un sanglot se répand.

 

Un sanglot de joie, de reconnaissance, de reconnexion ! Elle est parmi nous, notre Mère et nous donne son Amour ! Elle nous a réunis en ce lieu à n'en pas douter, avec la complicité de Cernunnos !

 

Et nous voilà tous Un faisant corps avec Gaïa et Cernunnos.

 

Nous dansons au rythme du chant du Grand-Cornu auquel s'est jointe Gaïa, par moments, nous fermons les yeux pour mieux nous imprégner des énergies et vibrer au rythme du cœur de Gaïa qui résonne en nous comme un tambour immense.

 

Il nous semble que tout l'Univers danse à présent avec nous, que les étoiles sont plus vives, que la Lune sourit.

 

Cela dure toute la fin de la nuit.

 

Aux première lueur de l'Aurore, Gaïa rentre en son logis au cœur de son cœur et Cernunnos descend la colline pour disparaître dans une brume légère.

 

Nous ne pouvons partir ! Pas maintenant ! Alors nous nous couchons sur notre Mère, les ailes des dragons nous enveloppent et nous nous endormons dans le rose de l'Aurore vivants, libres, aimés, aimants.

 

Colette Leclercq

03/09/2017



03/09/2017
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